Récemment traduit en français, Underground, de l'auteur japonais Haruki Murakami, nous livre un bel exemple de ce que les méthodes et techniques, développées depuis plus de deux millénaires par les traditions bouddhistes, peuvent apporter d'erreur et d'horreur si elles sont utilisées n'importe comment. La méditation, pourrait-on dire, est le premier pilier de ces traditions. Le but, du moins mon interprétation du moment, est que cela nous rend plus disponible. Le problème de se rendre disponible est qu'il permet à des messages, des idées, des concepts de mieux nous pénétrer. Ainsi, certaines personnes avides d’expérimenter leurs limites, méditent sans relâche, et s'astreignent à une vie dénudée, pauvre, épurée. Tant que cela ne concerne que leur personne et n'influence pas d'autre tant mieux. Mais si cela se fait au détriment d'autres et du monde en général, là est le danger. La méditation n'a pas de but. Comme Fabrice Midal dans mon souvenir l'a déjà fait remarqué la méditation ne sert à rien. En vérité elle sert bien à quelque chose mais mieux vaut ne pas trop la prédestiner car c'est là que se trouve une pente raide, vers toujours plus d’abîmes. La méditation n'apporte pas de réponse, ceux qui le croient sont malheureusement dans une vaine illusion. Toutes les religions et sectes utilisent des rituels pour faire passer leurs messages et maintenir les foules dans leur giron. Les cinq prières de l'Islam, les méditations et techniques de respirations du Bouddhisme et du Taoïsme, les prières du Christianisme. Tous ces rituels sont puissants et très respectables. Ce qui ne l'est pas c'est de les utiliser pour garder ou accumuler du pouvoir (matériel, humain, social, spirituel). Ne nous méprenons pas, ceci n'est pas un appel à l'athéisme, ou au dénigrement des religions. Considérons cela comme un rappel des réalités. Que les techniques n'appartiennent à personne, à aucune tradition, aucune religion. Cependant, utiliser ces techniques en dehors des institutions religieuses peut s'avérer désastreux. Les religions ont fait l'expérience des dérives pendant des siècles et des siècles. Pratiquer donc ces rituels au sein de ces religions permet une certaine mesure, tempérance très précieuse que nous devons trouvons par nous même, parfois au prix fort, autrement. Le plus important est la mesure et l'indépendance. Adhérer à sa propre vie, au monde, mais pas forcément à 100% à une tradition, des concepts, des rites, des religions ou que sais-je. Toujours se rappeler aussi que la frontière entre la sagesse et la folie est extrêmement mince. Des paroles sages dans un esprit durement marqué par la folie ne feront probablement qu’agrandir la folie en lui, et agrandir les conséquences, les réactions en chaines, les violences, les frustrations, les souffrances de par le monde.